Schoulministère oder Spuerministère ?!

10.12.2014

Schoulministère oder Spuerministère ?!

 

 



Les projets récents du ministère de l’Education n’ont manifestement qu’un seul objectif: dégrader les conditions de travail des enseignants afin de réduire les dépenses de l’éducation. Et ceci vaut pour le secondaire et pour le fondamental. Comme il n’est pas acceptable d’annoncer une dégradation de la qualité de l’enseignement, ces mesures d’austérité se traduisent par une augmentation de la tâche des enseignants.

 

Après l’abandon, provisoire semble-t-il, du projet d’abolir les décharges pour ancienneté suite à la forte opposition des syndicats, le ministre cherche désespérément à opérer des coupes dans le budget de l’éducation tout en affirmant que l’école publique ne sera pas frappée par les mesures d’austérité.

 

Or le SEW/OGBL ne suivra pas le gouvernement dans une logique de politique d’austérité dans l’Education. L’OGBL a clairement démontré que l’état des finances publiques ne justifie pas de réduction massive des dépenses.

 

La nouvelle grille horaire proposée pour le fondamental n’apporte aucune plus-value aux élèves. Ils se voient certes attribuer deux heures d’appui pédagogique intégré, mais l’enseignant y aurait tout au plus une dizaine de minutes à accorder à chacun individuellement. Par contre, ils perdraient par ailleurs deux leçons d’enseignement contenues dans la grille horaire actuelle. e. La nouvelle grille a comme seul intérêt – pour le ministre - l’économie de quelques 10 000 leçons d’enseignement hebdomadaires à travers une augmentation de la tâche des enseignants d’un côté et une réduction des leçons offertes aux élèves de l’autre. Le fait que le ministre compte redistribuer au moins une partie de ces leçons à travers le PRS et l’intervention de l’équipe multiprofessionnelle, bien entendu après moult paperasseries à remplir par les équipes pédagogiques, montre bien qu’il existe un réel besoin d’investir dans l’enseignement direct. C’est ce que les enseignants du terrain ne cessent de réclamer depuis que l’introduction du contingent leur enlève chaque année de nouvelles ressources. Or, parallèlement à la diminution des leçons d’enseignement, l’administration et l’encadrement des enseignants ont été gonflés par l’introduction de toute une panoplie d’activités sans réelle valeur ajoutée pour la qualité de

l’enseignement et pour les enfants.

 

La situation est comparable au secondaire. Les propositions de coefficient réducteur du MENEJ dans le contexte de la rémunération des leçons en classes terminales se réduisent à une nouvelle augmentation de la tâche des enseignants.

 

Si ces projets d’augmentation de la tâche des enseignants au détriment de la qualité de l’école ne sont pas définitivement abandonnés, le SEW/OGBL appellera dans les meilleurs délais à la formation d’une intersyndicale, au niveau du fondamental et du secondaire, pour organiser les actions communes qui s’imposent afin de défendre les conditions de travail des enseignants et la qualité de l’école publique.

 

Lors du congrès de l’OGBL du 5 et 6 décembre, les différents ministres présents ont tous déclaré dans leurs discours que le Gouvernement a reçu le message des syndicats exigeant la reprise du dialogue social. Or ce message est également valable pour le secteur de l’Education. Il faut d’urgence rétablir le dialogue entre le ministre et tous les syndicats, sinon l’atmosphère dans les écoles risque de se dégrader de manière irrémédiable. Les projets du ministère doivent être discutés avec les représentants des syndicats avant la rédaction des textes. Cette culture du dialogue est la conditio sine qua non pour rétablir la confiance entre les enseignants et le ministère.

 

L’école publique vit de l’engagement de ses enseignants. Le ministre ferait bien d’y réfléchir à deux fois.

 

Patrick Arendt

Président du SEW/OGBL